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mathieu amalric - Page 2

  • VOUS N'AVEZ ENCORE RIEN VU de Alain Resnais ***

    Vous n'avez encore rien vu : photo Alain ResnaisVous n'avez encore rien vu : photoVous n'avez encore rien vu : photo Alain Resnais

    Antoine d'Anthac, metteur en scène célèbre de théâtre vient de mourir. Son "majordome" annonce  la triste nouvelle par téléphone aux comédiens qui ont été ses amis. Antoine souhaite les rassembler dans son immense demeure/chateau afin que son testament leur soit révélé. En fait, il leur propose au travers d'une vidéo de visionner la captation d'une pièce jouée par une jeune troupe de théâtre "La compagnie de la Colombe". Il leur demande également de juger si cette pièce peut être adaptée par ces jeunes gens. Il s'agit en fait du montage de deux pièces de Anouilh en une : Eurydice et Cher Antoine ou l'amour raté. Tous les acteurs présents ont un jour ou l'autre interprété un rôle dans ces pièces. Ils commencent par regarder attentivement l'écran puis peu à peu se laissent prendre au "jeu", se souviennent de leur texte et se remettent à interpréter, ou se mettent à ré-interpréter leurs rôles de l'époque. Simultanément ou à tour de rôle.

    Et Alain Resnais n'en finit plus d'inventer ou de réinventer le cinéma. Un cinéma unique, insensé, original que personne n'a osé, auquel personne n'a pensé. En tout cas que personne n'a tenté. Et c'est tant mieux, pour nous. Car que voit-on à l'écran ? Pas uniquement une réalisation fluide et magistrale qui alterne cinéma et théâtre dans des décors somptueux qui s'adaptent, se transforment en fonction de la progression de l'intrigue. Mais aussi trois générations d'acteurs qui profèrent le même texte, les mêmes répliques selon leur propre vision ou interprétation des personnages. Et cela donne des variations saisissantes en fonction des personnalités des comédiens.

    Une seule réserve... non, deux, m'empêchent d'octroyer les **** que ce film a frôlées. D'abord, la longueur ! La pièce est sans doute présentée dans son intégralité et le troisième acte, souvent hystérique, offre à Sabine Azéma et Anne Consigny (grande pleureuse devant l'Eternel) l'occasion de se vautrer avec beaucoup d'abandon et de délices dans une agitation lacrymale qui finit par devenir horripilante. Il faut dire qu'Eurydice n'est pas une fille simple, en plus d'être bi-polaire. Quelle emmerdeuse !!! Ensuite, la première fin (oui, je suis championne pour déceler plusieurs fins aux films !) que j'ai trouvée aberrante voire ignoble... on ne fait pas "ça" à des amis. Mais la fin finale rattrape ce moment désagréable...

    Quant aux acteurs, moi qui aime les performances, c'est un festin. Contrairement à ce que j'ai lu, je n'ai pas trouvé la pièce excécrable, au contraire. Et surtout, le texte est sublime et restitué avec beaucoup d'intensité et de gourmandise par des acteurs qui n'ont plus l'âge des rôles. Mais la magie du scenario rend justement cet anachronisme crédible. Ils sont absolument tous formidables. Même ceux qui n'ont que quelques répliques comme Jean-Noël Brouté, incroyablement émouvant en amoureux inconsolable. Mes coups de coeur vont à Lambert Wilson vibrant comme jamais, Mathieu Amalric toujours impayable en Cassandre et Michel Piccoli, l'acteur de rêve ! 

  • COSMOPOLIS de David Cronenberg °°

     Cosmopolis : photo Robert Pattinson

    Cosmopolis : photo Robert Pattinson, Sarah GadonCosmopolis : photo Robert Pattinson

    • Par une belle matinée de printemps new-yorkaise, Eric Packer, PDG haut placé sur son CAC 40 veut aller se faire couper les cheveux à l'autre extrémité de la ville. Eric est capricieux et n'écoute pas son garde du corps qui lui explique qu'il va y avoir un embouteillage monstre rapport à la visite du Président en la grosse pomme.
    • Quel président s'étonne Eric ?
    • Le Président des Etats-Unis dit l'autre. Torval c'est son nom. Il cause à son gun et il a une oreillette. Preuve que c'est un garde du corps.
    • M'en fous, veux une coupe de cheveux ! tape du pied Eric.
    • Eric entre donc dans sa blanche limousine et s'en va traverser la ville. Le périple va durer une journée au cours de laquelle les actions du golden boy vont chuter et sa paranoïa s'intensifier. Il est persuadé qu'il va se faire assassiner. Brrrrrrrrrrrr, on tremble.
    • Pour lutter contre l'injustice qui règne, Cronenberg sans doute diminué par des ennuis de prostate asymétrique, place un acteur incarnant le grand capital dans une limousine blanche de 10 mètres et lui fait traverser la ville et croiser le bas peuple qui suinte pendant 24 heures. En chemin, il rencontre, larirette euh larireette euh... plein de monde qui cause, qui cause, qui cause... A tour de rôle, des gens plus ou moins zarbis vont entrer dans la voiture et ils vont deviser sur l'avenir du pauvre monde capitaliste qui se barre en couilles sous nos yeux épouvantés. La preuve, des rats envahissent la ville !
    • Avec Shiner (Jay Baruchel : l'ACTEUR aux rôles de tête à baffes par excellence !) Eric a une conversation avec des chiffres dedans. Je n'ai pas pris de notes, je n'ai pas compris. Et pendant ce temps là à la télé, le président du FMI se fait assassiner en direct de quelques coups de ciseaux dans l'oeil... droit, oui, c'est le droit.
    • Heureusement Juliette Binoche enlève sa culotte et vient s'asseoir en plein sur l'intimité d'Eric et secoue les cheveux comme ça parce qu'elle le vaut bien, et les seins... euh, parce qu'elle en a deux. Juliette hurle ah ah ah et Eric aime bien aussi et fait Rhaaaaa lovely en lui tenant les hanches pour faire à dada sur son bidet. Et même il dit t'es bien conservée pour tes 41 ans ! Lol, Juliette a 48 ans si je sais compter. Mais ce n'est pas grave elle en paraît 41 et de toute façon avoir Cronenberg sur son CV, ça le fait !
    • Ensuite Eric rencontre tout ce qu'il y a de plus par hasard sa femme Elise, une blondinette anorexique et neurasthénique et ils ont une conversation.
    • Tu pues le sexe mon cher.
    • C'est parce que j'ai envie de toi ma chatte.
    • Oui mon oeil, prends moi pour une blonde pendant que t'es là !
    • Oui, le mufle ne s'est pas lavé après avoir pris Juliette sur ses genoux et ça sent fort du coup.
    • Alors il repart dans sa voiture et un gros black obèse vient s'installer dans la limou et annonce à Eric que Machin le Rappeur (excusez, j'ai pas pris de note, je ne sais pas qui c'est) est mort.
    • Oh naaaaaaaaaaaaaaaan WTF pas Machin le Rappeur !!! Je l'avais mis dans mon ascenseur. Oui j'ai deux ascenseurs.
    • Perso, on me dit que mes skeuds finissent en musique d'ascenseurs, je suis pas sûre de bien le prendre, mais le gros, il y voit que du euf. Avec sa grosse bouche pourtant il risque de te manger tout cru. Mais Eric lui fonce dessus et fait à Dada sur mon... euh, et le serre très très fort dans ses bras en pleurant un bon coup ça fait du bien.
    • Ensuite vient une meuf qui faisait du jogging et qui travaille avec Eric et qui passait près de la limousine. Elle a vu de la lumière, elle est entrée. Eric ne la prend pas sur ses genoux, parce qu'il trouve qu'elle pue rapport à son jogging. De toute façon, pendant qu'il lui cause en plein dans sa figure, le docteur (Eric fait un check up complet TOUS les jours) s'occupe de lui faire un toucher rectal qui dure au moins 5 minutes. Amis de la poésie bonjour ! Eric fait Raââââââ Lovely et c'est par l'entremise du toubib que nous apprenons qu'Eric 28 ans, a une prostate asymétrique. L'action redémarre.
    • Ce qu'Eric ne savait pas c'est qu'il avait un garde du corps de sexe féminin comme il aime et qui s'appelle... on s'en cogne comment elle s'appelle. Pendant sa pause déjeûner elle emmène Eric son patron chez elle et lui fait à Dada sur mon bidet. Elle fait aaaaaaaaaah en bougeant comme ça les hanches très très fort et très très vite. Et Eric fait Raaaaaaâââ Lovely parce qu'il aime bien. Il manque de se prendre un coup de taser en plein dans le poumon mais finalement non. Du coup, il a envie d'aller voir sa femme et ils ont une conversation. 
    • Tu pues le sexe mon cher.
      C'est parce que j'ai envie de toi ma chatte.
    • Oui mon oeil, prends moi pour une blonde pendant que t'es là !
    • C'est là que surgit de nulle part, Mathieu Amalric teint en blonde et il entarte notre Eric avec un flan tout graisseux. Il proclame en sautillant que le grand capital n'aura pas la peau des travailleurs et c'est la meilleure séquence du film parce que fendarde comme pas deux, mais elle ne dure que 3 minutes alors que Juliette Binoche en a eu au moins 8 et que c'était beaucoup moins marrant !
    • Eric est très colère, même s'il ne le montre pas, d'avoir été entarté. Il tue son garde du corps, ça le détend. A peine. Il arrive finalement chez son coiffeur. Un vieux chnoc qui radote sur le bon temps qu'est passé et qui reviendra plus ma brave dame, avec tout ce qu'ils nous envoient dans l'espace !!! Il lui fait une coupe iroquoise, mais que d'un côté ; ça valait le coup de traverser la ville et d'avoir tous ces ennuis tiens... Je ne me souviens plus comment et pourquoi il se retrouve à errer comme un pauvre diable (j'échangeais des sms avec la dame de là, d'ailleurs profitez-en, y'a jeu), mais finalement Eric se fait tirer dessus par Paul Giamati, mais il le rate.
      Alors Eric va chez Paul Giamati qui a aussi la protaste asymétrique et ils dégoisent tous les deux sur le fait que la limousine d'Eric bouffe l'oxygène du Bengladesh et plein de trucs comme ça. Je pense que Eric a honte alors il se tire une balle dans la main et fait rââââââ lovely mais n'a pas du tout envie de jouer à dada avec Paul Giamiati. De ce fait, Paul Giamati se met une serviette sur la tête et déclenche la fureur coréenne.
      Fin.
    • P.S. : si ce film n'obtient pas les °°° qu'il mérite amplement c'est que malgré tout et contre toute attente Robert Pattinson est LA SEULE et UNIQUE raison qui m'a fait supporter ce bousin abscons jusqu'au bout. Le pauvre garçon s'en sort plus que bien malgré l'ambiance énigmatique, nébuleuse et impénétrable de l'ensemble.
  • JEANNE CAPTIVE de Philippe Ramos **

     Jeanne Captive : photo Philippe RamosJeanne Captive : photo Philippe Ramos

    Avant de se jeter du haut du donjon où elle est retenue prisonnière, Jeanne demande pardon à Dieu. La jeune femme qui a conduit les troupes françaises à la victoire contre les anglais et permis à Charles VII d'être couronné est bel et bien abandonnée par ce dernier qui ne lèvera jamais le petit doigt pour lui venir en aide. Retrouvée en miettes au pied du chateau elle est de nouveau enfermée et soignée par Jean de Luxembourg, seigneur peu scrupuleux qui doit la vendre (en bon état) aux anglais et en tirer 10 000 livres. Se sentant également délaissée par Dieu qui ne lui fait plus entendre "ses voix", Jeanne décide de se taire à tout jamais. Bien qu'un médecin lui propose de l'aider, elle s'obstine dans son mutisme. Au terme d'un épuisant procès de plusieurs mois, Jeanne finira comme l'on sait sur le bûcher !

    Il faut être audacieux ou inconscient pour s'aventurer à aborder une nouvelle fois ce sujet maintes fois traité depuis les origines du cinématographe. Ce qui fait l'intérêt et l'originalité du film de Philippe Ramos est qu'il élude totalement toutes les scènes de procès et du bûcher qui étaient le pivot des films de ses illustres prédécesseurs et si le nom de l'Evêque Cauchon est évoqué, il n'apparaît jamais à l'écran.

    Le centre de ce film est le corps de Jeanne martyrisé, exposé, palpé, soigné, humilié. La frêle et opalescente Clémence Poésy prête également à la Sainte son visage diaphane qui s'illuminera lors d'un voyage en bord de mer où les fameuses voix envoyées par Dieu lui-même lui tiendront à nouveau compagnie. Autour d'elle, des hommes misérables qui la voient et la considèrent comme une sorcière. L'actrice incarne à merveille la fragilité, la force et la foi proche du mysticisme de Jeanne au milieu de tous ces hommes qu'elle fascine et inquiète. Il est donc vraiment dommage que le sort monstrueux réservé à cette petite jeune fille ne provoque absolument aucune émotion.

    L'apparition de Mathieu Amalric en prédicateur halluciné et d'Adam et Eve qui s'apergent le corps des cendres de Jeanne d'Arc sont quant à elles complètement absconses...

  • LE POULET AUX PRUNES de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ***

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    Nasser Ali est un violoniste de réputation mondiale. Pour n'avoir pu épouser Irâne la femme passionnément aimée il parcourt le monde et donne des concerts. 20 ans plus tard, il reste inconsolable et épouse sans amour Faranguisse qui lui donne deux enfants, un garçon et une fille. Mauvais mari, piètre père malgré quelques tentatives maladroites, Nasser Ali perd définitivement le goût de vivre lorsque son violon est cassé et que le même jour il croise la route d'Irâne qui ne le reconnaît pas. N'ayant plus aucune raison de vivre et après avoir envisagé plusieurs façons de se suicider, il décide d'attendre la mort, naturellement.

    Evidemment, ce "Poulet aux prunes" n'a pas la force du premier film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud "Persepolis" sorte de biographie en BD animée, mais une chose est sûre Marjane (dès qu'on la croise on a envie de l'appeler Marjane je vous assure) a toujours en tête le précepte que lui assénait sa grand-mère « garde toujours ton intégrité ». Nul doute qu'on va l'attendre au tournant et des choses hideuses ont été écrites sur ce film. Le pire reproche qu'on pourrait faire à Marjane est peut-être d'avoir voulu trop en faire justement, trop en montrer et de mélanger les styles et les genres. Mais est-ce un défaut d'être trop créative, d'avoir une imagination fourmillante et mille idées à partager ? Justement c'est une nouvelle fois ce qui fait l'originalité de cette artiste et de cette histoire qui nous est racontée par la voix malicieuse d'Edouard Baer qui joue également le rôle d'Azraël, ange de la mort. Il s'agit bel et bien d'un conte (tiré de la BD éponyme qui a reçu le Prix du Meilleur Album au Festival d'Angoulême en 2005) et dès lors tout est permis, l'irréalité des décors et des ambiances, l'emphase des comédiens qui surjouent, l'invraisemblance de certaines situations. Mais c'est infiniment beau à regarder, à entendre aussi, c'est drôle souvent, parfois triste, voire tragique.

    Et puis la réalisatrice s'est entourée d'un casting de rêve qui semble s'amuser beaucoup à interpréter ces personnages de bande-dessinée. Mathieu Amalric est cet artiste égocentrique, triste à mourir, éperdu d'amour, mais aussi injuste et cruel avec sa famille. Il est drôle, à la fois agaçant et attendrissant comme souvent. Maria de Medeiros endosse le rôle de la femme mégère mal aimée. Autour d'eux gravitent la superbe Golshifteh Farahani amoureuse sacrifiée, mais aussi l'adorablement folle Rona Hartner, Isabella Rossellini, Eric Caravaca, Jamel Debbouze, Chiara Mastroiani, Didier Flamand, Serge Avedikian, excusez du peu !

  • LE POULET AUX PRUNES de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ***

     COMPETITION - MOSTRA VENISE 2011

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    Nasser Ali est un violoniste de réputation mondiale. Pour n'avoir pu épouser Irâne la femme passionnément aimée il parcourt le monde et donne des concerts. 20 ans plus tard, il reste inconsolable et épouse sans amour Faranguisse qui lui donne deux enfants, un garçon et une fille. Mauvais mari, piètre père malgré quelques tentatives maladroites, Nasser Ali perd définitivement le goût de vivre lorsque son violon est cassé et que le même jour il croise la route d'Irâne qui ne le reconnaît pas. N'ayant plus aucune raison de vivre et après avoir envisagé plusieurs façons de se suicider, il décide d'attendre la mort, naturellement.

    Evidemment, ce "Poulet aux prunes" n'a pas la force du premier film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud "Persepolis" sorte de biographie en BD animée, mais une chose est sûre Marjane (dès qu'on la croise on a envie de l'appeler Marjane je vous assure) a toujours en tête le précepte que lui assénait sa grand-mère « garde toujours ton intégrité ». Nul doute qu'on va l'attendre au tournant et j'ai déjà lu des choses hideuses sur ce film. Le pire reproche qu'on pourrait faire est peut-être d'avoir voulu trop en faire justement, trop en montrer et de mélanger les styles et les genres. Mais est-ce un défaut d'être trop créative, d'avoir une imagination fourmillante et mille idées à partager ? Justement c'est une nouvelle fois ce qui fait l'originalité de cette artiste et de cette histoire qui nous est racontée par la voix malicieuse d'Edouard Baer qui joue également le rôle d'Azraël, ange de la mort. Il s'agit bel et bien d'un conte (tiré de la BD éponyme qui a reçu le Prix du Meilleur Album au Festival d'Angoulême en 2005) et dès lors tout est permis, l'irréalité des décors et des ambiances, l'emphase des comédiens qui surjouent parfois, l'invraisemblance de certaines situations. Mais c'est infiniment beau à regarder, à entendre aussi, c'est drôle souvent, parfois triste, voire tragique.

    Et puis la réalisatrice s'est entourée d'un casting de rêve qui semble s'amuser beaucoup à interpréter ces personnages de bande-dessinée. Mathieu Amalric est cet artiste égocentrique, triste à mourir, éperdu d'amour, mais aussi injuste et cruel avec sa famille. Il est drôle, à la fois agaçant et attendrissant comme souvent. Maria de Medeiros endosse le rôle de la femme mégère mal aimée. Autour d'eux gravitent la superbe Golshifteh Farahani amoureuse sacrifiée, mais aussi l'adorablement folle Rona Hartner, Isabella Rossellini, Eric Caravaca, Jamel Debbouze, Chiara Mastroiani, Didier Flamand, Serge Avedikian, excusez du peu !

    L'accueil dans la Sala Grande de la Mostra fut merveilleux : une ovation debout au son de la très belle musique de générique et les larmes étonnées de l'équipe étaient vraiment très émouvantes !

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  • LE CHAT DU RABBIN de Joann Sfar et Antoine Delesvaux **

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    Le chat du Rabbin Sfar n'a pas de nom, alors on l'appelle "le chat du Rabbin". Je trouve qu'il est plutôt moche et qu'il ressemble à un kangourou. Mais il a une particularité : en plus de savoir lire, il parle et c'est tant mieux. Surtout depuis qu'il a avalé un perroquet qui lui tapait sur le haricot. Il considère que sa vraie maîtresse est Zlabya, la fille du Rabbin dont il est fou amoureux. On le comprend, elle est le portrait craché et elle a la voix d'Hafsia Herzi. Mais le Rabbin veut éloigner ce chat qui cause de son ado de fille influençable selon lui, mais surtout très cultivée. Le chat décide de faire sa bar-mitsva... Alors pourquoi avec ce démarrage en fanfare dans une Alger belle comme dans un conte, le réalisateur choisit-il d'embarquer le Rabbin, le chat, un arabe ami et un soldat russe du Tsar (parachuté là de manière absolument incongrue) vers une Jerusalem rêvée en Ethiopie où les juifs sont noirs et vivraient en harmonie avec les autres religions et de laisser Zlabya seule à Alger avec son oncle ??? On ne sait pas. Le road movie d'animation serait une riche idée si un des personnages essentiel n'était pas cloué sur place et s'il y avait davantage d'enchaînement logique entre chaque scène. Ce qui n'est pas le cas. Le voyage censé être initiatique j'imagine, se transforme en une succession de vignettes où il s'agirait évidemment de combattre le racisme et la religion mais sans fluidité. Dommage.

    Cette réserve faite (l'absence de scénario solide et cohérent) il reste néanmoins d'excellentes choses. Visuellement c'est magnifique. Paysages, décors et costumes sont soignés et de toute beauté. Idéologiquement c'est un régal de voir que les trois religions (principales) en prennent plein leur grade, que l'une ne vaut pas mieux que l'autre dans son étalage souvent aberrant et contradictoire de doctrines et de croyances simplistes souvent à la limite de la superstition. Le racisme est subtilement évoqué par ce café en plein Alger "interdit aux Juifs et aux Arabes". Et aussi par l'union au-delà de toute barrière et de tout préjugé d'un russe blond juif aux yeux bleus avec une africaine chrétienne. Mais où Joann Sfar s'en donne à coeur joie c'est en affichant en une scène cruelle et ridicule le racisme petit bourgeois de Tintin au Congo qui croise la route de nos héros !

    Mais ce qui fait une grande part de la réussite du film (très beau visuellement je le répète) est le casting de voix absolument irréprochable et délectable : Maurice Bénichou, Afsia Herzi, François Morel (dans le rôle du chat : GENIAL !), François Damiens (en Tintin abruti), Mathieu Amalric, Fellag, Jean-Pierre Kalfon, Eric Elmosnino, Wojtek Pszoniak, Daniel Cohen.

    Quant à la 3D, gadget une nouvelle fois pas dérangeante, elle n'a toujours strictement rien de convaincant ni d'indispensable.

  • LES AVENTURES D'ADELE BLANC SEC de Luc Besson *

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    En 1912 (date très importante pour la toute dernière image du film...) Adèle Blanc-Sec est une journaliste écrivain aventurière qui n'en fait qu'à sa tête et tient d'ailleurs tête à tout le monde. Elle se sent responsable du coma dans lequel sa soeur est plongée depuis plusieurs années et cherche à réanimer un médecin Egyptien embaumé qui aurait la possibilité de la sauver. De Paris aux Pyramides, Adèle va vivre mille aventures périlleuses, rencontrer Ramsès II et sa suite, être confrontée à la police, au Président de la République et aussi à un ptérodactyle vieux de plusieurs millions d'années dont l'oeuf à éclos au Jardin des Plantes et qui terrorise la capitale...

    Je ne voudrais pas propager une rumeur fâcheuse mais je crains de pouvoir affirmer qu'on a définitivement "perdu" Luc Besson. Où est le temps où il nous offrait une héroïne aussi touchante que perdue et sanguinaire ? Sa Nikita dont j'aurais tant aimé avoir des nouvelles ! Même si Louise Bourgoin a exactement les mêmes intonations de voix (je trouve), elle n'est pas Anne Parillaud qui avait trouvé le rôle de sa vie et son Adèle, si elle s'agite beaucoup, prend des bains en fumant des clopes, se montre charmeuse quand ça l'arrange, elle est antipathique, invariablement de mauvais poil, point barre.

    Le pognon se voit sur l'écran certes, et même si l'on sent qu'hélas, trente six mille fois hélas, Luc Besson rêve de faire voler son ptérodactyle en 3D et nous le propulser en pleine figure, les scènes parisiennes sont totalement copiées/collés sur l'ambiance des films de Jean-Pierre Jeunet et l'expédition dans le désert et le tombeau égyptien un hommage, une réincarnation, un avatar (???) des aventures d'Indiana Jones.

    Je n'ai pas lu la BD donc je ne peux parler de la fidélité ou non aux albums de Tardi, qui me semblait néanmois ravi de l'adaptation lors d'une interview. En ce qui me concerne il manque juste, de l'humour (je n'ai jamais esquissé le moindre sourire aux réparties des uns et des autres, au comique de répétition (le commissaire ne parvient pas à prononcer ptérodactyle) et surtout, surtout,  je le répète, un personnage sympathique. Le summum étant atteint lorsqu'Adèle/Louise dit aimer sa soeur plus que tout, qu'elle est son ange et j'en passe... mais lorsqu'elles sont en présence lors d'un flash-back, on a franchement l'impression qu'elle voudrait lui arracher un oeil, les cheveux, les dents... Il faut dire que je trouve (moi aussi) Laure de Clermont-Tonnerre (la soeur) beaucoup plus jolie effectivement et bien meilleure actrice que Louise. Pardon aux fans.

    Vous pouvez toujours (comme moi) vous amuser à reconnaître les acteurs sous les maquillages !

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